Barbara Fulneau est une artiste qui s'inscrit dans une démarche Art et Sciences. En utilisant les médicaments comme médium, elle souhaite sensibiliser le public aux phénomènes de médicalisation et de médicamentalisation. Pour ce faire, elle s’appuie sur des analyses et des résultats scientifiques solides, ainsi que sur son parcours médical. Sa pratique artistique vient exprimer un point de vue sur la place que l’on accorde aujourd’hui aux médicaments : intégrer les médicaments — et en particulier les siens — dans ses créations artistiques est pour elle un moyen de brouiller les frontières entre les disciplines, pour créer une ouverture d’esprit chez le public, et remettre en question la place du médicament dans la vie des spectateur.trice.s. Elle souhaite partager son vécu médical, mais aussi les orientations actuelles que prennent les recherches en médecine et en biomédecine, afin que le public élargisse ses connaissances dans ces domaines.

 

En 2015, elle s’engage dans une collaboration scientifico-artistique avec l’Institut Cochin, et plus précisément avec Catherine Lavazec, directrice du laboratoire de recherche sur le paludisme, une des maladies infectieuses les plus meurtrières. Ces recherches s’intéressent à un médicament emblématique de notre époque, le Viagra, qui pourrait être un moyen d’enrayer cette maladie.

 

Parallèlement à son travail sur le Viagra, les préoccupations actuelles de Barbara Fulneau lui font emprunter des axes plus « genrés », plaçant la femme au centre de son travail, et l’articulant avec les études sur le genre et les études féministes. En effet, comme elle a déjà pu le traiter, la médicalisation, mais surtout la médicamentalisation, s’appliquent tout particulièrement aux femmes, et spécifiquement dans le contrôle de leur sexualité.