Eugénie
Si je devais résumer mon travail à quelques mots, ce pourrait être « le corps et ses distorsions ».
C'est dans mon enfance, lors d'un voyage avec mes parents, en découvrant les mendiants des rues de Dakar, qu'est née ma fascination pour les monstruosités, les malformations physiques, les modifications corporelles, syndromes et maladies de peau en tout genre. Par ailleurs, j'ai toujours côtoyé les monstres et plus tard le folklore, les rituels, l'ésotérisme, et la mythologie. Cet intérêt est né à travers de nombreux films d'animations de Hayao Miysaki, les livres de Claude Ponti et les contes scandinaves sur les trolls et autres créatures imaginaires. Depuis, j'oriente une partie de mes recherches sur les croyances du monde entier, allant des Yokaïs du Japon aux Chimères grecques, en passant par toutes les religions. Le film Freaks de Tod Browing fut également une réelle révélation. Par la suite, la sexualité a pris une place au sein de mes recherches. En effet je me suis rendue compte que les distorsions corporelles ne relevaient pas seulement de la maladie ou de la modification, mais parfois simplement de l'agilité, du spectacle, comme le bondage, et tout ce que l'on pourrait classer de « sexe hardcore ». Je décèle dans cette chorégraphie des corps nus et abîmés une poésie non convenue.
Mon travail ne cherche pas à blasphémer ou à provoquer, mon but n'est certainement pas de choquer ou de déranger ; j'invite simplement le spectateur à entrer dans mon univers étrange où la liberté est absolue.


