top of page

Guillaume Lebegue

  • Facebook
  • Instagram

Guillaume Lebègue organise sa production artistique selon trois principes emprunts au monde du design et de la production de masse : la rapidité, le détournement et la désacralisation. Replaçant l’humain au cœur de la production des objets, l’artiste applique à son travail les contraintes et les cadences auxquelles doivent faire face les machines industrielles. Ce corps- machine au centre des productions plastiques de Guillaume Lebègue se voit ainsi confronté aux notions d’efficacité et de rapidité, centrales dans les modes de productions capitalistes contemporains. Insufflant ainsi une certaine économie dans le travail d’expérimentation artistique, cette inscription dans un système de production sérielle intensive induit une notion de performance dans son travail qui place le corps au centre de la production des artefacts.

Dans cette urgence créative soumise à la nécessité du rendement, il favorise une forme de spontanéité et de fulgurance qui forment sa dynamique créatrice, et rapprochent encore son travail de la performance et des arts corporels. La vitesse devenue centrale dans son travail mécanique, Guillaume Lebègue s’inflige des contraintes protocolaires qu’il expérimente et améliore au fur et à mesure de ses productions. Il façonne ainsi un pont entre les arts plastiques et les arts appliqués, un espace de création étroitement lié aux innovations et aux techniques industrielles qu’il détourne afin d’en enrayer les logiques capitaliste et fonctionnelles.

Sériel, multiple, le travail de l’artiste détourne encore les systèmes de production afin d’en déplacer la finalité. L’abondance de ses productions, issues des mêmes protocoles strictes que ceux qui ont cours dans les usines, conduit à une forme de désacralisation de l’objet. Elle contribue paradoxalement à désolidariser la production de masse de sa finalité matérielle et consumériste. C’est en effet le processus poïétique et mécanique du corps de l’artiste qui importe, davantage que le résultat de ses

expérimentations. Sommes infinies de prototypes inaboutis, chaque nouvelle production conduit à sa propre reproduction, jusqu’à épuisement. L’œuvre s’arrête là où un nouveau processus commence, une fois que l’entropie du système atteint ses propres limites et crée l’urgence de se renouveler.

IMG_2846R.jpg
IMG_2928R.jpg
IMG_2833R.jpg
bottom of page