Mael Baussand
Mes images sont mon exorcisme: des obsessions, comme des captures kaléidoscopiques d’une mythologie luxuriante mais pourrissante, un jardin sublime et cruel.
Leur narration est fragmentée, leur structure n’est pas linéaire. Elles sont plutôt comme des affrontements irrationnels, des fusions grotesques de sentiments, d’objets, d’impressions et de motifs, qui renferment des détails troublants venant de sous la surface – une hyperesthésie.
Mes photographies sont des animaux sauvages, blessés et marginaux, existant loin de ce qui est le plus souvent apprécié. Elles incarnent le « complexe du rosier », illustré et affirmé (un rosier ne fleurit que lorsqu’il souffre), le squelette d’oiseau calciné retrouvé dans la cheminée.
Ma manière de concevoir la photographie est ce laboratoire expérimental, un peu Baudelairien («forêt de symboles» ou «correspondances»), un peu Rimbaldien (qui se fait «voyant»), et dont l’ambiguïté est le manifeste. Mes images découpent des fenêtres crues, et envoient des vrilles là où l’imagination peut s’accoupler et muter - un lieu liminal, plein de sortilèges visuels créés pour documenter la beauté sous ses formes les plus convulsives.


